Un mois dans un Brésil imprévisible (juillet-août 2018)

Par Patrice Cahart

        Ces quelques feuillets ne prétendent pas être un reportage sur l’immensité brésilienne (seize fois la France métropolitaine, deux cents millions d’habitants). Je n’y suis resté qu’un mois, principalement à Rio, dans une intention précise : décrire la vie pittoresque de cette cité, de 1815 à 1860 environ, à travers les aventures de ma propre famille. Mais les bibliothèques et les services d’archives étant fermés en fin de semaine, je me suis promené. Cet article en est le fruit. Je n’ai d’autre ambition que d’ajouter quelques touches aux portraits habituels de la patrie de la samba.

          Ce fabuleux Brésil, vers lequel je m’envole, est un pays à la dérive. Porté par un conjoncture mondiale favorable, et fort de solides concours extérieurs, l’ancien président Lula, à la fois populiste et habile, l’avait à peu près géré. Son héritière Dilma Rousseff, ayant déçu, a été destituée par le Parlement. Le vice-président qui l’a remplacée, issu d’un parti différent, Michel Temer, fait l’objet de poursuites pour corruption ; elles ont été suspendues mais reprendront dès la fin de son mandat, le 1er janvier, et il risque d’être incarcéré.

          Une élection présidentielle est prévue pour octobre. Un seul candidat bénéficie d’un soutien assez large du public : Lula, encore lui, avec 30 % des intentions de vote. Manque de chance, il a été condamné en appel à douze ans de prison – pour corruption, lui aussi. Sans preuves, clament ses partisans. Il a commencé à purger cette peine. Un juge, affilié semble-t-il à son parti, a voulu le libérer ; le lendemain, une cour d’appel a infirmé cette décision.

         L’État de Rio a été ruiné par les derniers Jeux Olympiques ; puisse Paris éviter ce sort. Une conseillère municipale de Rio, féministe, très connue, a été assassinée. L’une des plus belles entreprises du pays, Embraer, productrice d’avions de taille moyenne, vient de tomber dans le giron de Boeing.

         Voici une opinion assez répandue : « Bien sûr, Lula a trafiqué, mais pas plus que les autres. Dès lors, autant choisir, parmi tous ces politiciens, celui qui a fait ses preuves. » De nombreux conservateurs s’y opposent ; ils travaillent contre leur intérêt, car si le Brésil tombe dans l’anarchie, ce sont eux qui perdront le plus. De même pour les Américains, qui en veulent à Lula d’avoir limité le champ d’action de leurs compagnies pétrolières ; ils seraient fort contrariés de voir le Brésil devenir un autre Venezuela, en beaucoup plus grand.

         À l’heure où j’écris, toutefois, le plus probable est que Lula, restant captif, ne pourra postuler un troisième mandat, et que le pays sera pourvu d’un président mal élu. Se maintiendra-t-il ? Pourra-t-il prendre des décisions ?

         Et l’Armée ? Le Brésil n’ayant pas d’ennemis, elle ne sert qu’à maintenir l’ordre, en dernier recours. Au printemps dernier, elle a été mobilisée pour briser une grève des camionneurs, et pour calmer les favelas de la banlieue nord de Rio. Elle est néanmoins consciente du mauvais souvenir laissé par vingt ans de dictature militaire (1964-1985). Ses principaux responsables s’abstiennent de  commentaires sur les événements récents.

         Mon cousin brésilien francophone Austregésilo Lalande [1] a la gentillesse de venir m’attendre à l’aéroport, dans une aube pluvieuse. Je ne le connaissais pas, car notre ancêtre commun remonte à deux siècles. J’ai eu la chance de le trouver par l’annuaire téléphonique. Il se passionne pour mes recherches, qui incluent sa lignée. Grâce à son soutien, mon projet quelque peu hasardeux va aboutir à un séjour fructueux.

         Austregésilo a été ministre à Brasilia. Quand on lui demande s’il en garde un bon souvenir, il répond : « Non, c’était terrible, à cause de la malhonnêteté et de l’arbitraire ». Son refus de certaines pratiques lui a valu des procès dont il prophétise qu’ils n’auront jamais de fin. Et il conclut, sur ce chapitre : « Au Brésil, tout est interdit. Mais quand on a des amis bien placés, tout s’arrange ».

        Dès mon arrivée, je puis constater les effets de la crise. Il y a encore plus de dormeurs dans les rues qu’à Paris, et cette fois, ce sont des nationaux, non des immigrés récents. Les pancartes « À vendre » fleurissent sur les façades des immeubles ; leurs auteurs veulent troquer leurs biens contre des appartements en Floride, et ne trouvent pas preneur. À Rio et en son État, le nombre des agressions dans les transports publics a doublé depuis 2015. Il s’en produit maintenant une par heure, en moyenne. Le soir du 2 août, un beau tram tout neuf est mitraillé ; les voyageurs doivent se coucher pour éviter les balles. Dans l’ensemble du pays, la population carcérale a quintuplé en vingt ans.

         Par crainte des enlèvements, les titulaires des plus grosses fortunes vivent aux États-Unis, en Suisse, au Portugal. L’économie du pays est donc en grande partie gérée par des absents.

         Une autre forme d’insécurité consiste en escroqueries et en chantages. Chaque famille aisée a donc un avocat. Comme en France au temps de Molière et de Racine, mais pour des raisons différentes.

         Je découvre avec stupeur l’étendue des activités des « milices ». Ces organisations mafieuses se composent, pour une large part, de policiers révoqués, et d’autres qui sont tout simplement partis parce qu’on ne les payait plus. Ils sont néanmoins restés en bons termes avec leurs anciens collègues. Une petite rue du centre de Rio est occupée par des minibus pimpants, bleus et rouges, porteurs d’une inscription discrète, Serviço intermunicipal, et d’un numéro de téléphone auquel toutes réclamations peuvent être adressées. C’est la flotte de ces messieurs, qui concurrence, sans la moindre autorisation, les nombreux autobus officiels, exploités par des concessionnaires de la Ville. L’un des arguments de vente de cette « milice » est qu’à bord de ses véhicules, les voyageurs sont plus en sûreté que partout ailleurs. Bien entendu, elle n’acquitte aucun impôt.

         Déjeunant dans un restaurant sympathique du centre-ville, mes amis et moi subissons des voisins bruyants. On nous explique qu’il s’agit de policiers en civil, qui fêtent un anniversaire. À la fin, ils s’en vont en disant qu’ils reviendront payer. Le plus probable est qu’ils ne reviendront jamais, et que le patron n’osera pas se plaindre.

        Passons sur d’autres inconvénients de la vie à Rio. Pour quiconque n’a pas de compte bancaire au Brésil, les retraits de billets sont difficiles – par la faute des banques et non des pouvoirs publics. La circulation est assez dangereuse : en plein centre, la voiture d’Austregésilo, où je me trouvais, a manquée d’être percutée par un chauffard qui la doublait.

         J’en viens aux bons côtés. Les taxis sont nombreux et peu coûteux. Tous les chauffeurs auxquels j’ai eu recours se sont montrés corrects. L’un d’eux, après m’avoir demandé mon prénom, ce qui n’a rien d’inhabituel au Brésil, m’a commenté en portugais les monuments du parcours. Et comme je lui disais le bien que je pense de l’empereur Pierre II, je me suis attiré cette réponse : « Oui, mais il avait trop de femmes. »

        Plus généralement, les Brésiliens sont accueillants et gentils. Une attitude superficielle ? Peut-être, mais elle fait plaisir. Et la cuisine est excellente. Vivent les haricots noirs !

         Pour l’amateur de vieilles pierres, le centre historique de Rio est un régal. Trois styles y cohabitent avec bonhomie : le baroque des églises, le néo-classique des bâtiments publics, dû au Français Grandjean de Montigny ou à ses disciples, et surtout le délire 1900 des petits immeubles particuliers. Des gratte-ciels dont certains sont beaux bousculent ce monde ancien.

        La montagne du Corcovado, ou Bossu, est plutôt une corne, dont l’abrupte cordillère qui borde le rivage sur des centaines de kilomètres offre d’autres exemples. 710 m d’altitude, plus un Christ Rédempteur de 38 m. Dans le funiculaire qui y monte, j’engage la conversation avec mes voisins brésiliens. Ils ont un fils blond comme les blés. Viendraient-ils de l’État de Santa-Catarina, peuplé en grande partie par des colons germaniques ? Oui bien sûr, ils en viennent. Constatant la pauvreté de mon portugais, ils me demandent si je parle allemand, et la conversation se poursuit sur les pentes du Corcovado dans la langue de Goethe, qu’ils maîtrisent fort bien, l’ayant apprise tant en famille que dans une école religieuse.

          Ce sont en effet des mennonites. Leurs ancêtres, protestants extrêmes, ont été jadis chassés d’Allemagne et de Hollande. Les tsars les ont accueillis et les ont installés en Sibérie – où ils ont évité de se mêler aux populations locales. Puis le régime communiste leur a cherché noise, provoquant un grand retour vers l’ouest. Leur présence au Brésil résulte donc d’une double persécution. Mais l’école mennonite qui les avait formés a fermé ses portes, et leurs enfants, signe des temps, ne parlent pas allemand.

         Je m’enquiers de leur opinion sur Rio. Ils répondent qu’on y pense surtout à chanter et à danser. À leur avis, les États du Sud, São Paulo compris, qui concentrent l’essentiel de l’économie, auraient intérêt à faire bande à part. Dans la ville d’environ quarante mille habitants où ils demeurent, la qualité de la vie est exemplaire : les habitants qui s’absentent dans la journée n’ont pas besoin de fermer leur porte à clef, et la nuit, ils peuvent laisser ouvertes les fenêtres de leurs maisons.

         Mais le Brésil a connu, au cours de son histoire, de nombreuses tentatives sécessionnistes, et toutes ont échoué.

        De là-haut, le plus beau site urbain du monde s’offre à nos regards. Hong-Kong et San Francisco sont surclassés. Ce spectacle ne dispense pas de monter aussi au Pain de Sucre, dont les 395 m permettent des vues plus précises.

        À Pétropolis, agréable Versailles brésilien, je m’entretiens avec le serveur d’un petit restaurant. Âgé d’une trentaine d’années, anglais, il vit ici depuis deux ans. Il est correctement vêtu, et son langage montre qu’il a fait des études. Qu’est-ce qui l’a attiré au Brésil ? Venu en touriste au carnaval de Rio, il a été séduit et a décidé de rester. Son mariage avec une Brésilienne de souche italienne a confirmé son choix.

          A-t-il été victime de la violence ? Une fois, en deux ans. Il se trouvait sur l’une des plages de Rio, la nuit tombée, avec deux amies. Une fête y battait son plein, et la densité des spectateurs donnait une illusion de sécurité. Le trio a été attaqué et volé en pleine foule. Butin des malfaiteurs : la valeur de deux cents vingt euros. Ce n’était donc pas une tragédie. À Pétropolis en revanche, on jouit d’une parfaite sécurité ; le serveur n’envisage donc pas d’aller ailleurs.

         Plus de la moitié des habitants du Brésil se sont déclarés gens de couleur. Faut-il prendre cette information à la lettre ? Naguère, on se voulait plus blanc qu’on n’était. Aujourd’hui, certains Blancs n’hésitent pas à se dire colorés pour percevoir certaines allocations.

        Les favelas sont habitées presque exclusivement par des Noirs, des mulâtres et des métis d’Indiens. À Rio, il s’en trouve partout, même à la lisière des quartiers chics. On en a dénombré sept cent cinquante, groupant un million cent mille personnes, soit 19 % de l’agglomération (contre 10 % il y a une cinquantaine d’années). Elles ont généralement l’électricité, mais pas l’eau courante ; en conséquence, plus on est pauvre, plus on habite haut sur la pente. Une hiérarchie s’est établie. Le chauffeur de taxi qui me conduit à l’extrémité de l’élégante plage de Leblon, d’où je reviendrai à pied vers le centre-ville en longeant tout le front de mer, me montre la favela de Vidigal, accrochée au-dessus des villas et des hôtels. Ici, assure-t-il, pas de bandidos, les touristes sont respectés. De même, pour protéger le quartier bourgeois de Botafogo, les promoteurs immobiliers et la municipalité ont conclu un pacte avec les chefs de la favela voisine, Santa Marta : ses habitants ont été dotés d’un funiculaire, ils restent tranquilles, et des visites sont organisées pour les curieux.

        La misère, le désarroi ont favorisé les cultes dits évangéliques. Les « assemblées de Dieu » colonisent les quartiers populaires. Un peu partout dans Rio, je découvre cette inscription énigmatique : Jésus reviendra en 2070. Nous ne sommes pas francs-maçons. À vrai dire, il suffit d’un maniaque armé d’un pochoir pour inonder la ville d’un tel message.

          Luttant contre ces mouvements qu’animent des hommes d’affaires trop avisés, l’Église catholique emprunte leurs méthodes. À l’un des carrefours les plus fréquentés de Rio, je vois un prêtre en chasuble qui brandit un ostensoir, et de nombreux fidèles viennent le baiser.

         Brasilia renvoie une tout autre image du pays. Plutôt qu’une ville, c’est un semis de constructions dans le cerrado, cette brousse de petits arbres, sans herbe. L’urbaniste Lucio Costa et l’architecte Niemeyer, des communistes de salon, ont voulu organiser une vie communautaire dans chaque petit quartier, et ont refusé tout centre-ville, au sens habituel du terme. Leur large axe monumental, qui s’étend sur sept kilomètres, donne surtout une sensation de vide.

        Ces pages étant destinées en premier lieu aux anciens de la promotion Montesquieu, je me dois de signaler la place des Trois Pouvoirs : le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Les trois monuments sont assez séduisants, chacun dans son genre, mais trop différents, et surtout trop éloignés les uns des autres, pour qu’une harmonie s’en dégage. Plutôt qu’une place, c’est un petit désert.

        À Brasilia, pas question de faire une balade à pied ; les distances sont dissuasives. Mais à la longue, cette capitale d’un futur imaginaire s’est humanisée. Elle commence même à se banaliser. Les commerces et restaurants de quartier se sont multipliés. Proscrite au départ, la verticalité est revenue. De hauts hôtels, ni beaux ni laids, remettent en cause le parti-pris horizontal, et rapetissent la cathédrale, chef d’œuvre de Niemeyer.

         Saluons au passage la prouesse spirituelle de ce créateur athée. Il est allé jusqu’à dessiner lui-même la forme carénée des confessionnaux ! Ce compromis s’inscrit dans une tendance profonde. Le Brésil a beau être un État laïc depuis 1889 (avant la France), un petit crucifix flotte au-dessus du fauteuil du président de la Chambre des Députés.

         Après Niemeyer, et grâce à son confrère Carlos Vasconcelos Neves, Brasilia s’est enrichie d’une Sainte Chapelle moderne, toute en vitraux, dont le dégradé de bleus a été réalisé par le maître flamand Hubert van Doorne.

         Ici, les nouveaux venus ont quelque peine à s’acclimater. Mais ensuite, me dit-on, ils préfèrent la vie morne de cette anti-ville aux risques de Rio ou de São Paulo.

        Brasilia revendique aujourd’hui trois millions d’habitants. Attention, la partie planifiée en héberge moins d’un million. Le reste (les plus démunis) vit dans des cités satellites, qui ont poussé au petit bonheur, à cinquante kilomètres ou plus. Ce choix a été effectué dès l’origine par les beaux esprits.

         Disposant d’une fin de semaine libre, je la consacre aux cités coloniales de l’État des Minas Gerais, sous la conduite éclairée d’Austregésilo. Je ne suis pas déçu. Elles sont merveilleuses. Mais même ici, d’étranges choses peuvent se passer. Alors que nous dînons dans un modeste restaurant ouvert sur une jolie rue, tous les clients sont pris soudain de quintes de toux. Voici, sous toutes réserves, l’explication qui m’est fournie : la police a lâché du gaz irritant devant une boîte de nuit voisine, à titre d’avertissement, car elle la soupçonne de vendre de la drogue sans partager les bénéfices avec elle.

          Mais n’accablons pas la police. Chaque semaine, dans l’ensemble du pays, certains de ses agents sont tués.

          Je ne suis pas allé à São Paulo, capitale économique du pays, et dont la population approche le double de celle de Rio (25 millions contre 14, banlieues comprises).

         En fin de compte, et malgré ma taille qui me signale comme étranger (ou à la rigueur comme ressortissant de Santa-Catarina), je n’ai pas été agressé. À Rio et ailleurs, j’ai beaucoup marché, mais en évitant les endroits déserts, et je me suis abstenu de sortir le soir. Le seul dommage à déplorer est le vol de mon téléphone portable, d’un modèle ancien. Encore n’a-t-il pas eu lieu dans la rue, mais dans un casier du vestiaire d’une bibliothèque publique, fermé à clef. Cela aurait pu m’arriver aussi bien dans un autre pays.

         Il ne me reste plus qu’à écrire mon livre, qui paraîtra, s’il plaît à Dieu, l’an prochain, sous mon nom d’auteur, Nicolas Saudray. Mon ancêtre Louis Pharoux, soldat de Napoléon mécontent du retour des Bourbons, a émigré à Rio avec quelque deux cents camarades. Tous ces militaires se sont convertis au commerce de luxe – cas sans doute unique dans notre histoire. J’entends faire revivre cet épisode. Pour sa part, mon aïeul a ouvert un splendide hôtel pour voyageurs, voisin du palais impérial. Puis, en 1851, son gendre Auguste Saudray, âgé de trente-et-un ans, qui l’aidait dans sa gestion, a disparu de Rio ; son corps n’a jamais été retrouvé. Sa veuve, vingt-trois ans, née au Brésil, a pris un bateau à voiles pour la France, serrant dans ses bras un bébé qui n’avait pas deux ans – mon arrière-grand-père. Un peu plus tard, l’hôtelier magnifique a suivi la même route, complètement ruiné. Voilà bien des mystères à résoudre.

[1] J’ai changé son nom

 

Post-scriptum, novembre 2018

          Depuis la rédaction de ces lignes, trois événements sont survenus.

          1/ Le Musée National de Boa Vista (Bellevue), installé dans le palais des empereurs Pierre Ier et Pierre II, a brûlé. L’enquête a révélé qu’il n’y avait ni appareils de détection ni prises d’eau. Ce musée renfermait de précieuses collections d’histoire naturelle et d’ethnologie (notamment sur les cultures  indiennes du Brésil).

          Déplorable ! La presse mondiale a toutefois surréagi. Les collections étaient vétustes, mal présentées. Depuis longtemps, elles ne figuraient plus parmi les visites recommandées aux touristes. Il existe à Rio au moins huit autres musées plus intéressants, dont le Musée Historique National, très beau et très soigné, dans un style traditionnel. Quant au palais de Boa Vista lui-même, lourde construction du XIX° siècle, ses murs sont toujours debout, Dieu merci.

         2/ Le candidat d’extrême-droite aux présidentielles, Jaïr Bolsonaro, ancien militaire, qui occupait largement la scène médiatique par ses déclarations outrancières, mais que presque personne ne donnait gagnant, a été grièvement blessé dans un attentat. On a craint pour ses jours, et il a dû être traité durant plusieurs semaines à l’hôpital.

         Cette agression a produit un résultat inverse de celui que souhaitait son auteur. Le démagogue est devenu une victime, et une référence pour les nombreux Brésiliens qui aspirent légitimement à une amélioration de la sécurité publique.

        3/ Le troisième événement est la conséquence du deuxième : Jaïr Bolsonaro a été élu par 55 % des suffrages, contre 45 % à son adversaire, héritier spirituel de l’ex-président Lula (lequel croupit toujours en prison). Le Brésil se trouve donc coupé en deux. Des craintes se manifestent notamment au sujet de l’avenir de l’Amazonie, poumon de la planète, qui serait dévastée par des concessions imprudentes aux défricheurs.

        L’expérience montre toutefois que les actions concrètes des candidats élus diffèrent de ce qu’ils avaient annoncé (mis à part Trump, dont les actes traduisent fidèlement les promesses électorales). Espérons donc que Bolsonaro mettra de l’eau dans son café.

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